Rencontre ... hors des limites ?

Ca y est, j'étais dans de beaux draps : une intrusion sur le territoire du clan de la Rivière ... mon chef allait me tuer !
Mais pourquoi je n'avais donc pas pu faire attention ?! Et en plus, le campagnol que je poursuivais m'avais échappé !
Un gémissement m'échappa, à l'instant ou une odeur, a la fois familière et ennemie, me parvenait. Avec un peu de chance, je tomberais sur un guerrier assez sympa pour me laisser m'en sortir vivante ... Je préparais une excuse dans ma tête, mais résolus que seule la vérité paraîtrait plausible.
Décidément, rien n'allait aujourd'hui ! Ce matin,Regard Ambré ne m'avais pas adressé la parole, on aurait dit qu'il essayait de m'éloigner en m'ignorant. Cela m'avais fait très mal. J'étais donc d'une humeur exécrable.
Mais à ce moment là, un sentiment insistant de malaise prenait le dessus : je n'étais pas à ma place. Décidant de ne pas rebrousser chemin, car cela insinuerait que j'avais de mauvaises intentions, je m'assis, au bord de la panique, et laissai le chat du clan de la Rivière approcher.

Cette fois ci, mon Clan ne m'avait pas énervé, mais qu'importe, j'était tout de même de mauvaise humeur (pour changer...). Il ne manquait plus qu'une goutte d'eau (que j'ai fini par trouver) pour faire déborder mon vase fréquemment plein. Je me baladais, ou plutôt je faisais ma patrouille, près de la rive, quand une fourrure rousse attira mon attention. Des paroles, plutôt semblables à un grognement ennuyé, m'échappèrent. Je fis volte-face en soupirant, me dirigeant vers l'inconnu. Lorsque je m'approchais, je reconnus avec surprise, que je m'efforçais de masquer, Perle de l'Aube, une jeune chatte rousse du Clan du Tonnerre, pas tellement le genre à s'introduire en cachette chez les autres, en somme. D'un grondement sourd, je lui fis comprendre ce qu'elle savait déjà.

- Que fais tu ici, Perle de l'Aube ? Tu sais sans doute que tu es sur mon territoire.

Et voila, encore la chance ... Bien sur je n'aurais pas pu tomber sur un guerrier ordinaire, il fallait que je croise la meneuse du clan de la rivière ... Cette journée était vraiment POURRIE !

Etoile de Poussière semblait assez en colère, et je devinai que ça n'était pas vrimaint son jour, a elle non plus.

- Que fais-tu ici, Perle de l'Aube ? Tu sais sans doute que tu es sur mon territoire.

A ces mots furieux, je m'aplatis au sol, affreusement gênée.

- Etoile de Poussière ... Je suis vraiment désolé, je n'avais pas l'intention de pénétrer sur ton territoire ... Un petit accident, j'ai franchi par mégarde la frontière ... Je ferais ce que tu veux pour m'excuser, mais s'il te plait, oublie cette affaire, n'en parle pas à mon chef ... C'est entièrement ma faute.

J'espérais de tout coeur que la meneuse adverse accepte ma requête, car mon chef m'en voudrait sans doute affreusement, et en plus si l'élu de mon coeur apprenait ça ... Quelle honte !
Ma panique dut se voir sur mon visage, car Etoile de Poussière me jeta un regard perplexe.

Perle de l'Aube s'aplatit au sol, l'air affreusement gênée.

- Etoile de Poussière ... Je suis vraiment désolé, je n'avais pas l'intention de pénétrer sur ton territoire ... Un petit accident, j'ai franchi par mégarde la frontière ... Je ferais ce que tu veux pour m'excuser, mais s'il te plait, oublie cette affaire, n'en parle pas à mon chef ... C'est entièrement ma faute.

À la vue de la chatte paniquée, je ne pus retenir une expression de perplexité, qui dut se lire sur mon visage. Que faire ? Après tout, la jeune guerrière ne m'avait absolument rien fait, à part s'être introduit, à ce qu'elle disait, par erreur, sur mon territoire. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me disait que son intrusion n'était pas volontaire. Que répondre ? Si je la laissais partir comme ça, je passerais pour quelqu'un de qui on pouvait tout obtenir facilement, quelqu'un de tendre, mais, d'un autre côté, une intrusion involontaire n'était pas un prétexte pour une lourde sanction... Que pouvais je bien faire ? Soudain, idée !

- Je veux que ton Clan me rende les rochers du soleil, car ils nous ont toujours appartenu, mais ton Clan prétend le contraire.

Ma demande fit l'effet d'un coup de tonnerre. La jeune Perle de l'Aube eut l'air abasourdi, et je rayonnais intérieurement, gardant ma façade froide tout de même.

- Je veux que ton Clan me rende les rochers du soleil,car ils nous ont toujours appartenu, mais ton Clan prétends le contraire.

Ces mots me prirent complètement au dépourvu : jamais je n'aurais imaginé que la meneuse du clan de la Rivière profiterait de cette occasion pour esayer de nous prendre du territoire ! Pendant quelques secondes, je regardai Etoile de Poussière, ébahie, mon esprit refusant d'assimiler ses paroles. Ps je pris la parole :

- Ce sont des paroles déplacées ... Je ne suis pas chef, ni même lieutenant, je n'ai aucune autorité sur mon territoire, et puis ...

Mon regard se plissa d'indignement ; la portée de ses paroles m'atteignait maintenant pleinement, et je restais soufflée par l'affront que c'était pour moi. Je savais que j'aurais du montrer du respect pour la meneuse adverse, mais a cet instant la fougue de ma jeunesse reprenait le dessus, et me fit dire :

- Et comment peux-tu me demander ça ? Juste pour une petite intrusion .... Je n'ai rien fait de mal ! Et puis les Rochers du Soleil sont a nous depuis la nuit des temps, ils ne vous appartiennent certainement pas !

La fureur faisait trembler ma voix, et ma queue battait l'air. Je me savais en mauvais posture, et décidai donc de reculer lentement vers la fontière, qui n'étais qu'àquelques longueurs de queue de souris.

Pendant quelques secondes, Perle de l'aube me regarda, ébahie, clignant des yeux. Puis elle dit :

- Ce sont des paroles déplacées ... Je ne suis pas chef, ni même lieutenant, je n'ai aucune autorité sur mon territoire, et puis ...

Son regard se plissa d'indignement. Puis elle me répondit rageusement :

- Et comment peux-tu me demander ça ? Juste pour une petite intrusion .... Je n'ai rien fait de mal ! Et puis les Rochers du Soleil sont a nous depuis la nuit des temps, ils ne vous appartiennent certainement pas !

Sa voix tremblait de fureur, et les battements de sa queue fendaient l'air. Se sachant sans doute en mauvaise posture, elle se mit à reculer lentement vers la frontière. Je feulais :

- Ils n'ont jamais été à vous ! Vous n'êtes que des voleurs !

- Ils n'ont jamais été à vous ! Vous n'êtes que des voleurs !

La voix d'Etoile de Poussière fendit l'air, ne faisant qu'attiser ma propre rage. Tâchant de reprendre la maîtrise de moi-même, je répliquai, glaciale, mais d'une voix pourtant calme :

- Si tu as à parler avec mon chef, ça ne me regarde pas. Je suis vraiment désolé d'avoir violé la frontière, Etoile de Poussière, je ne voulais pas t'offenser, et d'ailleurs je ne vous ai rien volé. Mais les limites du territoire ne relèvent pas de moi, et même si j'y pouvais quelque chose, je ne vous cèderait pas un bout de terrain qui appartient depuis ma naissance, et sans doute la tienne, au clan du Tonnerre. Pas avec la rivière poissonneuse qui vous appartient, et votre gibier si abondant.

Là-dessus, je franchis lentement les derniers pas qui me séparaient de la frontière, retrouvant d'un coup des senteurs de mon clan, et celles plus subtiles de la forêt elle-même. Ma forêt.

La guerrière en intrusion, répliqua, glaciale :

- Si tu as à parler avec mon chef, ça ne me regarde pas. Je suis vraiment désolé d'avoir violé la frontière, Etoile de Poussière, je ne voulais pas t'offenser, et d'ailleurs je ne vous ai rien volé. Mais les limites du territoire ne relèvent pas de moi, et même si j'y pouvais quelque chose, je ne vous cèderait pas un bout de terrain qui appartient depuis ma naissance, et sans doute la tienne, au clan du Tonnerre. Pas avec la rivière poissonneuse qui vous appartient, et votre gibier si abondant.

Là dessus, elle recula vers la frontière et disparut. Je marmonnais entre mes dents, outrée, vexée :

- Tu me le paieras cher, sale petite peste...

[FIN]